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quarta-feira, novembro 12, 2014

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Comprendre le Système pour le combattre

Eléments N°153

La théorie des systèmes ou systémique est une méthode épistémologique d’inspiration holiste, qui permet d’expliquer des phénomènes dont l’individualisme, le réductionnisme ou le cartésianisme ne permettent pas de rendre compte. 
L’idéologie dominante est elle aussi organisée à la façon d’un système, en ce sens qu’elle imprime sa marque à tous les aspects de la vie collective.
À l’intérieur d’un système, tout est lié. Pour ne prendre qu’un exemple, la culture du narcissisme, la dérégulation économique, la religion des droits de l’homme, l’effondrement du collectif, la théorie du genre, l’apologie des hybrides de toute nature, l’émergence de l’« art contemporain », la télé-réalité, l’utilitarisme, la logique du marché, le primat du juste sur le bien (et du droit sur le devoir), le « libre choix » subjectif érigé en règle générale, le goût de la pacotille, le règne du jetable et de l’éphémère programmé, tout cela fait partie d’un système contemporain où le sujet est le centre de tout et a été érigé en critère d’évaluation universel. Comprendre le système, c’est comprendre ce qui relie tous ces éléments entre eux et les fait dériver d’une matrice commune. 
La claire conscience de ce qu’est le Système permet de se défaire d’une certaine naïveté. Elle permet de comprendre d’abord qu’il n’y a aucune chance de changer de société dès lors que l’on demeure dans le Système. Les partis de gouvernement de droite et de gauche peuvent bien se succéder, les valeurs dont se réclament ceux qui les représentent restent toujours les mêmes. Il n’y a pas d’alternative au sein du Système, il n’y a que des alternances. Il n’y a pas de changement, mais seulement un simulacre de changement. (...)
On le voit bien à l’heure actuelle : aucun parti n’apparaît de nature à sortir du Système; on les essaye tous les uns après les autres sans parvenir à changer d’aiguillage. Les élections n’ont dès lors plus qu’un caractère dérisoire, puisque seuls peuvent être élus ceux dont on sait par avance qu’ils ne changeront rien. Quand un scrutin a lieu, on dit que « le peuple a parlé », ce qui veut seulement dire qu’il n’a plus désormais qu’à se taire. Cela signifie qu’il est inutile de jouer un rouage du Système contre un autre. Quand les dés sont pipés, il faut renverser la table de jeu. (...)
Alors, que faire? Un système s’effondre par inadaptation aux circonstances ou sous le poids de ses contradictions internes. C’est alors seulement que peut apparaître un nouveau paradigme, c’est-à-dire un nouveau modèle cohérent de vision du monde appelé à se substituer à celle qui disparaît. Un changement de paradigme est un événement révolutionnaire. Il n’y a de perspective révolutionnaire que lorsqu’une reconstruction idéologique radicale rencontre un mouvement social réel. Ce qui revient à dire que ce ne sont pas les révolutionnaires qui font les révolutions, mais les circonstances qui les rendent possibles. 

Dossier : combattre le Système
• Sur le système techno-capitaliste, par Jean de Juganville 
• La logique totalitaire selon Jean Vioulac, par Laurent Cantamessi 
• La postmodernité, nouveau cadre du Système ?, par Jure Vujic 
• Jacques Ellul,par François Bousquet 
• Une critique radicale du faux omniprésent, par Francis Cousin
• Entretien avec Lucien Cerise : “Le Système veut nous dissoudre”

Et aussi...
• Robert Guédiguian, le romantique, par Ludovic Maubreuil
• Fabien Clavel, latiniste prolifique, par Pierric Guittaut
• Faire la guerre comme un Suisse, par Laurent Schang 
• In mémoriam : Jacques Marlaud, par Alain de Benoist 
• Littérature : Les insoumis, par Pascal Eysseric 
• Depardieu, l’amoureux du cinéma français, par Ludovic Maubreuil
• Le mal existe-t-il ?, parJean-François Gautier
• Le refus des limites, pathologie de civilisation, parJean-Marie Sanjorge
• Neurologie, polythéisme et identité, parJean-François Gautier
• Les horreurs de la ferme-usine du futur, par Pierric Guittaut
• Une autre histoire de l’Alsace, par François Waag
• Paul Sérant, le dissident essentiel, par Olivier François